Conseil d'école extraordinaire: la Ville de Rennes dévoile ses intentions

Jeudi dernier, j'ai assisté au conseil extraordinaire réunissant l'élémentaire et la maternelle de l'école Louise Michel, en présence de Gaëlle Andro, adjointe au Maire de Rennes, et du responsable d'antenne notamment.

Les échanges se sont mieux déroulés que lors de la grande assemblée de samedi dernier, et il y a eu un vrai dialogue, ou disons plutôt un réel échange de points de vue, plus ou moins argumentés selon les cas.

J'ai également remarqué que l'élue à côté de moi, Christine Delacôte, conseillère municipale et déléguée à l'innovation sociale, avait devant elle un document intitulé "Argumentaire sur la réforme des rythmes scolaires lors des conseils d'école", ou quelque chose dans le genre.
 

Salle de classe - Source Flickr dalbera - Licence CC BY 2.0

Durant ce conseil, j'ai noté une grande écoute et attention et un véritable échange avec les services de la VdR, alors que le débat était beaucoup plus fermé avec l'adjointe. On a bien senti qu'elle voulait emporter l'adhésion de tous à son projet (en l'imposant !), mais ses arguments n'ont guère convaincu, d'autant qu'il n'y a rien derrière tout ça pour justifier ses prises de position.

Les arguments de la Ville de Rennes:

• Constat: les CIS notamment, ne touchent pas forcément les populations à laquelle ce genre d'organisation s'adresse en priorité.
• La VdR est prête à mettre en place cette réforme, elle y travaille depuis presque un an, avec l'actualisation du PEL, le Projet Educatif Local.
• En outre, il s'agit de bousculer le moins possible la vie des familles. D'où une sortie de classe à 16h30.
• Avec cette réforme, c'est, dixit la VdR, une vraie opportunité pour toucher les plus défavorisés, donc faire en sorte qu'il n'y ait pas de sortie avant 16h30, dans l'optique de ne pas laisser les enfants livrés à eux même "trop" (!) tôt le soir. Une sortie à 16h30 implique donc d'augmenter la pause méridienne, afin de répondre aux conditions d'application du décret, soit 5h30 de classe maximum par jour, car il n'est pas possible à la VdR d'imposer une sortie au-delà de la fin de la classe, a-t-elle annoncé.

C'est une intention louable, certes, mais dont l'efficacité mérite d'être mesurée, avant d'être confrontée à la réalité. Aucun élément concret (études, chiffres, etc) n'a été apportée. De même, ce fameux Plan Educatif Local, sur lequel la VdR se base pour la mise en place de la réforme ne semble pas disponible. Mon dernier mail à ce sujet envoyé à Gwenaële Hamon avant la réunion du 16 février n'a reçu aucune réponse à ce jour.

A noter qu'en ce qui concerne les activités périscolaires, la VdR envisage de répartir l'activité du mercredi matin des CIS (Centres d'Initiation Sportive) dans les écoles, lors des temps dédiés aux activités périscolaires.

Rennes est prête, nous dit-on pour mettre en place la réforme dès septembre. Il ne reste que 4 mois pour tout préparer, et on commence à peine à parler de groupes de travail à l'échelle locale. Où est le budget que la VdR compte allouer pour cette rentrée ? Où est le PEL ? Les échéances électorales de 2014 ont-elles quelque chose à voir avec cette précipitation non justifiée par des éléments indiscutables ?

Après 2 heures de séance, le conseil d'école demande un report de la mise en place de la réforme en 2014. Reste maintenant à préparer un document argumenté pour faire une proposition des parents à la Ville de Rennes, basée notamment sur les sondages effectués. Ceci fera l'objet du prochain billet de ce blogue.